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COLLECTE Rebelote ! ça flambe

6,9 Mt d'orge d'hiver et 4,6 Mt de printemps (contre 2,5 Mt en 2011). En orge d'hiver, le rendement moyen national pourrait dépasser le niveau record de 2004 de 70 q/ha. Conséquence des ressemis dans l'Est, la sole d'orge de printemps a bondi de 40 %.

Alors que les prix s'embrasent à nouveau, la production française de grains est l'une des meilleures des dix dernières années.

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Après les étés 2007 et 2010, rebelote, les prix des matières premières agricoles ont subitement grimpé cet été, à l'instar du maïs américain, sous les feux de la rampe depuis deux mois (lire p. 42). La mer Noire ne se porte guère mieux, et l'Australie et l'Argentine (p. 43) présentent déjà des signes d'inquiétudes. « Nous sommes face à une crise grave », alertait FranceAgriMer fin août. Seule l'Europe n'a pas connu d'accidents climatiques majeurs, hormis le gel de février, dont les conséquences ont été en partie effacées par la pluviométrie généreuse du printemps.

Mycotoxines à surveiller

En France, où l'on annonçait une collecte au mieux normale, toutes les cultures d'hiver sont au beau fixe. En blé tendre, la production a été annoncée à 34,5, puis 35,9 et enfin 36,5 Mt mi-août. Les récoltes sont très correctes dans des régions séchantes habituellement (Poitou-Charentes, notamment), mais la qualité laisse parfois à désirer dans certains secteurs. Les collecteurs recueillent parfois de faibles PS (mais souvent situés au-delà de 76-77 kg/hl selon FranceAgriMer) ou des taux de protéines tout juste à 11 %. Pas d'information officielle concernant les mycotoxines, mais le niveau de risque est remonté avec la pluie tombée à la floraison. La vigilance s'en est trouvée accrue et des plans de surveillance ont été mis en place par les collecteurs. Au final, elles seraient peu présentes, exceptées localement dans le Nord-Est. La production de colza est attendue entre 5,3 et 5,5 Mt. Celle de blé dur autour de 2,3 Mt. A signaler, un rendement historique à 53 q/ha, avec néanmoins des taux de mitadin parfois élevés. Même le pois, avec 25 % de surfaces en moins, arrive à se maintenir à 600 000 t. « D'un strict point de vue français, l'abondante production de céréales à paille et la probable bonne, voire excellente, récolte de maïs devraient rencontrer une importante demande, tant sur le marché domestique que sur ceux de l'UE et des pays tiers », signale FranceAgriMer. Certes, une partie de la marchandise a été vendue par les agriculteurs avant la récolte, mais ils en bénéficient clairement. Les éleveurs, moins.

Collecteurs pas plus gagnants

Et pour les collecteurs ? « Quand les prix augmentent, ils ne font pas plus de marge à la tonne, répond un analyste. En fait, quand il y a de la marchandise, ils peuvent même se permettre de baisser un peu leur marge, pour justement accumuler du volume. Les années où les collecteurs gagnent sont lorsque les résultats sont hétérogènes et qu'ils valorisent leur métier d'assemblage et d'homogénéisation. »

Renaud Fourreaux

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